VACCINATION CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
EXPLICATIONS ET MODE D’EMPLOI
L’apparition d’un cancer suite à une infection virale ou bactérienne n’est pas une nouveauté. Ainsi le cancer de l’estomac est lié en grande partie à un microorganisme appelé hélicobacter pylori que l’on a depuis quelques années pris l’habitude heureuse de rechercher et de détruire. De la même façon beaucoup de cancers du foie sont liés à des virus, principalement celui de l’hépatite B, c’est la raison pour laquelle un vaccin a été mis au point en vue d’éradiquer ce virus.
Pour le cancer du col de l’utérus, une famille de virus a été mise en évidence, la famille des papillomavirus. On avait l’habitude de rechercher des anomalies (dysplasies) liées à sa présence lors de la lecture des « frottis vaginaux » et de surveiller voire de traiter de façon parfois chirurgicale les formes persistantes ou sévères (conisation du col). Le principale risque de la dysplasie étant l’évolution vers le cancer du col, l‘idée de vacciner contre cette famille de virus a fait son chemin. Le vaccin existe, les résultats semblent prometteurs. Des mises au point sont nécessaires pour comprendre les limites des indications et les réserves..
Les indications à vacciner.
Le vaccin peut être fait dés l’âge de 9 ans. Préférentiellement, il sera fait entre 14 et 23 ans chez des jeunes femmes n’ayant à priori par encore eu de relations sexuelles. Il se fera par une première injection intramusculaire suivie de deux rappels, le premier au bout de deux mois, le second au bout de six mois.
Cette vaccination ne dispense d’un suivi gynécologique et de frottis.
En cas de survenue de grossesse en post vaccinal, aucun effet délétère n’a été constaté sur le fœtus.
Explications des indications et réserves.
La vaccination va se faire préférentiellement entre 16 et 23 ans pour de multiples raisons:
L’évaluation de l’efficacité de la vaccination s’est faite sur des population de cette tranche d’âge. On n’en connaît donc pas l’efficacité au-delà.
Cette tranche d’âge a été choisie parce que les maladies à papillomavirus sont des maladies sexuellement transmissibles. Ces virus donnent outre des cancers du col, des condylomes ou « crêtes de coq ».et papillomes. La vaccination n’apporte pas de bénéfice chez les personnes déjà infectées, d’où l’intérêt de vacciner avant le risque de contamination, donc avant les premiers rapports sexuels
Des études seraient en cours pour évaluer l’apport de cette vaccination à des âges « plus tardifs ».
La vaccination n’évite pas tous les cancers du col. Il ne vaccine pas de tous les papillomavirus (il y en a plus de 100), mais des principaux papillovirus responsables de dysplasie du col. Pour ceux-là l‘efficacité est maximum puisque 98% des dysplasies sont évitées. La survenue de condylomes et papillomes se voit aussi réduite. Les virus sélectionnés pour l’élaboration du vaccin sont responsables d’environ 70% des cancers du col.
Cette notion de couverture imparfaite impose donc un suivi gynécologique pour rechercher les dysplasies qu’auraient pu générer d’autres papillomavirus.
Les réserves.
Le recul que l’on a sur les personnes vaccinées est insuffisant pour évoquer une protection à long terme. Actuellement on est certain d’une bonne protection pendant au moins 5 années.
Le vaccin réduit considérablement la dysplasie du col. Nous n’avons pas suffisamment de recul pour affirmer que la réduction du nombre de dysplasies va engendrer une réduction des cancers du col, même si cela semble tomber sous le sens. Les cancers du col touchant majoritairement les femmes à des âges plus tardifs, non encore inclues dans le groupe des personnes déjà vaccinées, il va falloir attendre encore quelques années pour obtenir des preuves statistiques.
Au total donc:
Une vaccination très certainement utile qui ne dispense en aucune façon ni d’un suivi gynécologique, ni de l’utilisation de préservatif en cas de relation sexuelle à risque infectieux
Un site qui en parle:
www.passezlinfo.fr
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