Tabagisme, un nouveau traitement, mais...

 

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Tabagisme, un nouveau traitement, mais peut-être rien d'extraordinaire


La presse fait écho depuis plusieurs semaines d’une nouvelle molécule venue d’outre atlantique et indiquée dans le sevrage tabagique. Le produit est un agoniste nicotinique, le premier sur le marché.

Qu’est qu’un agoniste nicotinique ?

C’est une molécule qui a la propriété de se fixer sur des récepteurs habituellement réservés à la nicotine dans le cerveau. Cette molécule, pour être agoniste, doit avoir les mêmes effets que la nicotine sur le consommateur. Elle engendrera donc un peu de plaisir, elle stimulera l’état de veille, mais elle induira un certain risque cardio-vasculaire.

Quel intérêt ?

Normalement un fumeur qui décide d’arrêter le tabac, en se mettant sous agoniste nicotinique, ne doit pas ressentir l’effet de manque, ce qui sera, on n’en doute pas, le cas avec ce produit.

Quelle différence avec les patchs à la nicotine ?.

En principe aucune. Il n’y a aucune raison que le produit apporte d’autres effets ou plus de résultat que le patch à la nicotine. Par contre l’association des deux risque d’être dangereuse. Donc patch à la nicotine ou agoniste nicotinique, même combat, le choix n’est qu’une affaire de goût ou de tolérance (allergie à la colle des patch par exemple).

Quelle différence par rapport aux gommes à la nicotine ?.

Les gommes à la nicotine ont un effet relativement court. Il faut donc en prendre souvent comme la cigarette. Le comprimé ayant un effet prolongé, il n’aura pas nécessité de prendre ce comprimé plusieurs fois par jour.

Et par rapport au Zyban ?

Le Zyban était au départ prévu pour être un antidépresseur, mais il s’est avéré avoir un effet antidépresseur insuffisant et des effets secondaires, rares voire très rares mais dangereux (convulsion, troubles immunitaires).
Son action pharmacologique a une certaine identité avec celle de la nicotine, il agit sur la dopamine et les récepteurs adrénergiques du cerveau, d’où l’idée de le proposer dans le sevrage tabagique en particulier en cas de dépression de sevrage, ce qui concerne environ un tiers des fumeurs. Le zyban est donc un produit utile pour ces personnes même si la nicotine reste le produit de référence. L’agoniste nicotinique est donc une alternative à la nicotine et non au Zyban.

Conclusion.

L’arrêt du tabac, c’est avant tout une décision personnelle. L’expérience montre que ce sont malheureusement des circonstances traumatisantes de la vie qui sont les meilleurs moteurs d’arrêt du tabagisme. Tous les produits qui peuvent aider sont les bienvenus. Le produit miracle qui remplacera la motivation, qui évitera l’état de manque, aura probablement des effets secondaires très semblables à ceux de la nicotine.
La prévention chez l’adolescent reste une priorité absolue, et, faute de pouvoir s’arrêter, les fumeurs doivent être partie prenante dans cette bataille.

 



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