Le cholestérol et les facteurs de risques cardio-vasculaires.

 

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Le cholestérol et les facteurs de risques cardio-vasculaires.



Aujourd'hui, on parle beaucoup de cholestérol et de risque d'artérite ou d'infarctus. Il y aurait du bon et du mauvais cholestérol ainsi que d'autres graisses plus ou moins connues du grand public.
Un peu d'histoire récente n'est pas inutile pour voir l'évolution des pratiques et cerner le problème.

Il y a 30 ans, les graisses étaient déjà suspectes de dangerosité. On dosait alors les lipides totaux dans le sang. On ne savait pas très bien techniquement doser à modeste coût et à grande échelle le cholestérol et les triglycérides. Ce taux de lipides suffisait à faire le tri, à mettre les gens au régime et permettait l'usage de quelques médicaments. Malheureusement, les patients continuaient à faire des infarctus et de l'artérite. D'autres causes semblaient coexister comme le tabagisme et la sédentarité.
Des études ont montré que le risque cardio-vasculaire était plus facilement prédictible si l'on dosait le cholestérol et non les lipides totaux. On a commencé à parler de bonnes et mauvaises graisses. Le cholestérol était une mauvaise graisse, les triglycérides étaient une graisse protectrice pour les vaisseaux. Rapidement, le schéma s'est avéré insuffisant puisque des patients ayant de forts taux de triglycérides faisaient tout de même des infarctus.

Simultanément, on s'est aperçu que les graisses végétales semblaient protéger les artères par opposition aux graisses animales alimentaires, exception faite de la graisse d'oie et de poissons. On a commencé à dissocier différemment les cholestérols et triglycérides et parler de lipides insaturés ou saturés véhiculés par diverses protéines dans le sang, les apoproteines. Ils constituent des édifices lipoprotéiniques : les HDL (hight density lipoproteins), LDL (low density lipoproteins), VLDL (very low density lipoproteins) qui transportaient selon leurs classes des mélanges de lipides (cholestérol, triglycérides, acides gras) plus ou moins saturés. Le dosage de ses transporteurs ou des ces fractions lipidiques et leurs rapports entre eux permet à l'heure actuelle d'avoir une idée plus précise du risque cardio-vasculaire, mais ce n'est pas encore parfait. Très schématiquement, les LDL ne sont pas de bonnes graisses pour l'organisme.

Actuellement les médecins peuvent doser tout cela. En pratique, ce n'est pas toujours utile car, dépassé un certain taux de cholestérol dans le sang (environ 2.6 à 2.8 grammes par litre), il y a obligatoirement "mauvais cholestérol" et donc on met au régime et on traite si besoin. Le dosage détaillé est plus utile après perte de mauvaises habitudes. On parle plutôt de dyslipidémie.

Les traitements proposés ont beaucoup évolué ces dernières années. Les dernières classes ont démontré qu'ils réduisaient le nombre d'accidents vasculaires. Ce n'était pas le cas des précédents qui faisaient baisser le taux de cholestérol mais qui n'avaient pas fait d'étude démontrant qu'ils réduisaient les accidents vasculaires. Cela devrait être chose faite dans les mois ou années à venir...

l'hygiène de vie est fondamentale, l'arrêt du tabac réduit bien plus les accidents vasculaires que la baisse du taux de cholestérol ou la prise de médicaments. Le sport doit être pratiqué sans excès. La sédentarité doit être proscrite. Une dyslipidémie est plus grave chez un sujet jeune que chez un sujet âgé car les conséquences se lisent 15 à 20 ans après (c'est l'inverse pour l'hypertension).

Les régimes ont un rôle primordial, avec la réduction des graisses saturées et l'augmentation des graisses insaturées. (voir rubrique régimes). Toutefois des études anglo-saxones ont montré que les personnes âgées faisant régime avaient une espérance de vie plus réduite que celles que se contentaient de prendre leur traitement, ce qui pose le problème des carences : les vitamines A D E K ont besoin de graisses pour être absorbées.


LES QUESTIONS.
Le risque cardio-vasculaire n'est pas quelque chose de simple. Beaucoup de facteurs interviennent et on ne les connaît pas tous.
Il y a la piste de la coagulation sanguine (crase sanguine), certains hypocholestérolémiants agissent sur les facteurs de coagulation et, à taux de cholestérol résiduel égal, ils n'ont pas tous les
mêmes résultats sur le risque cardio-vasculaire.
Il y a la piste infectieuse : une étude a montré que les personnes âgées vaccinées de la grippe faisaient moins d'infarctus que les non vaccinés.
Il y a le paradoxe français qui ne s'applique qu'au sud de la Loire. A taux de cholestérol égal dans le sang, il est préférable d'être Français plutôt qu'Anglais ou Américain (vin, graisse d'oie ?). C'est l'une des raisons pour lesquelles il a été difficile de définir un taux "normal" de cholestérol, qui répond au risque théorique de zéro.
Il y l'inégalité du sexe : mieux vaut être une femme en matière de risque cardio-vasculaire, mais avec le tabagisme, cet écart se comble (hormones féminines, pas hormones ? )

Et tout n'est pas dit... Affaire à suivre.

 



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