Toxicomanie et addictions (quelles différences ?)

 

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Toxicomanie et addictions



Tout le monde sait ce que veut dire toxicomanie. Peu de gens comprennent vraiment ce que sous-entend le terme "addiction". Pourtant il est très à la mode dans les salons.
Une explication sur les origines du mot va permettre de mieux comprendre l'ambiguïté qui entoure ce mot. Initialement, et tant pis pour les anglophiles, ce terme vient du vieux français. On le trouve encore dans certains dictionnaires du siècle dernier, il vient du droit romain et désignait "la translation de la propriété par voie d'adjudication". Etymologiquement, il signifie "ad : vers", "diction" "dire, dicta". Il désigne donc un ordre, une contrainte vers...

Les Anglais ont récupéré ce terme qui a pris le sens de "toxicomanie" : toxicomanie à l'héroïne = contrainte vers l'héroïne.
Utilisé ainsi, le terme prend plus une consonance fort logique de drogue. Par opposition, le terme francais de toxicomanie, un peu inapproprié, a une consonance de "manie du toxique" ce qui ne sous-entend pas obligatoirement "dépendance due au produit lui-même".

Bref, la terminologie anglaise est mieux, c'est pour cela qu'on la reprise. Toutefois, remplacer le mot "toxicomanie" par un mot anglais qui signifie "toxicomanie", posait un peu problème. Heureusement, le terme "addiction" trouvait déjà des extensions dans des comportements autres que l'usage de produits chimiques licites ou illicites: On commençait à évoquer la possibilité d'addictions alimentaires, d'addictions aux jeux, d'addictions sexuelles et maintenant d'addictions au web. (mais que faites-vous donc là!).

Alors comment comprendre le terme d'addiction, et le situer par rapport à des plaisirs comme la gourmandise, la passion, une vie sexuelle un peu intense, ou un recours permanent au Web, ou par rapport à d'autres troubles bien différents comme les comportements contraphobiques.

Si l'on veut faire une comparaison avec les plaisirs normaux cités précédemment, lors de l'usage addictif, il y a une contrainte et une souffrance. La personne est capable de raisonner, de détailler le caractère irrationnel, excessif de son comportement, mais elle est incapable de ne pas y avoir recours. Cet usage ne la rend pas heureuse. Tout au plus, il satisfait un besoin.

¬Par rapport à des comportements contraphobiques, l'usage addictif évite un état de manque psychique, un besoin qui se confond avec la représentation psychique que l'individu a de lui-même. En cas de carence, on est dans le domaine du deuil. Les toxicomanes disent souvent qu'ils ne sont eux-mêmes que lorsqu'ils ont consommé.
Par opposition, les comportements contraphobiques sont là pour éviter la survenue d'angoisses. On est dans le domaine de la névrose. (Les gens à comportements compulsifs, sont des gens "obsessionnels" qui vont aller contrôler 50 fois la même chose avant d'effectuer un acte banal).

Cela n'empêche pas toutefois les gens addictifs d'avoir des problèmes névrotiques, et les personnes, car ces troubles sont d'origine psychogène et trouvent leurs racines dans le vécu de l'individu et dans la problématique familiale.


Les comportements addictifs définissent donc des états de besoin qui mettent l'individu en souffrance, et dont ils ne sortent que par un travail de deuil ou une dépression.

 

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