Les leucémies chroniques.
Les leucémies chroniques les plus fréquentes sont les leucémies lymphoïdes chroniques et myéloïdes chroniques. Elles concernent respectivement les globules blancs dits "lymphocytes" et les globules blancs dits "polynucléaires". On rencontre également des leucémies à tricoleucocytes qui sont la variété "B" des lymphocytes, et des leucémies myélomonocytaires qui concernent les globules blancs dits "monocytes". Toutes ces cellules sont retrouvées dans la prise de sang de base (numération formule sanguine).
Dans ces leucémies chroniques, le nombre de cellules blastiques retrouvées dans la ponction de moelle est inférieur à 50%. La terminologie "chronique" traduit le fait qu'en général ces maladies se prolongent plus que les leucémies aiguës, mais ce n'est pas une règle absolue.
La leucémie lymphoïde chronique.
Cette forme touche essentiellement le sujet de plus de 50 ans. Elle est souvent de découverte fortuite, lors d'un bilan biologique systématique. Le diagnostic est évoqué devant des ganglions multiples, une grosse rate, un gros foie, un amaigrissement. Parfois, il existe des placards rouges violacés multiples sur la peau.
Plus rarement, il peut y avoir des fractures osseuses spontanées sur une déminéralisation anormale (perte de calcium), des saignements digestifs, des polynévrites (sensations de fourmillements et perte de force par atteinte des nerfs).
La numération formule sanguine va montrer un excès de globules blancs (20.000 et plus). Cet excès concernera exclusivement les formes dites "lymphocytes". La biopsie médullaire confirme le diagnostic de leucémie lymphoïde chronique, mais la prise de sang est à elle seule souvent suffisante pour affirmer le diagnostic. (Une fois éliminée une maladie infectieuse).
L'évolution est très variable d'un individu à l'autre. Les désordres immunitaires font que ces patients sont plus sensibles aux infections de toutes natures. Des manques de globules rouges (anémies) ou des manques de plaquettes (thrombopénie) peuvent survenir. On constate aussi plus fréquemment que dans le reste de la population, l'apparition d'autres cancers. La survenue de calculs urinaires par excès d'acide urique n'est pas rare.
Les traitements.
Beaucoup de leucémies lymphoïdes chroniques n'évoluent pas. La surveillance et l'abstention thérapeutique est donc fréquente.
Les traitements en cas de formes évolutives sont les chimiothérapies, la radiothérapie (rate ou ganglions volumineux), les corticoïdes, la splénectomie (ablation de la rate). Les indications des différents traitements sont spécialisées, fonction des formes cliniques et des complications.
La leucémie myéloïde chronique.
Cette leucémie chronique touche essentiellement les globules blancs appelés polynucléaires ou leucocytes ou granulocytes. Ils sont anormalement abondant et prédominant sur la formule sanguine.
Cette affection touche essentiellement l'adulte entre 30 et 50 ans. Il existe quelques cas chez l'enfant. L'homme est plus fréquemment touché que la femme.
La découverte de cette maladie peut être fortuite, à l'occasion d'une prise de sang. Le plus souvent, comme pour la leucémie lymphoïde chronique, un amaigrissement, une fièvre, la découverte de ganglion, d'un grosse rate, d'un gros foie, un saignement digestif, vont amener le bilan sanguin qui orientera vers le diagnostic.
Très schématiquement, on peut reprendre tout le tableau clinique de la leucémie lymphoïde chronique. On notera une relative fréquence du priapisme (érection douloureuse persistante), assez évocatrice de cette maladie.
Le bilan biologique va amener la spécificité de cette maladie. La numération formule sanguine montrera une prédominance de leucocytes en grande quantité. On peut y retrouver des formes immatures : les blastes.
Dans 95% des cas, on va retrouver le "chromosome Philadelphie". Il s'agit d'une mutation chromosomique sur les cellules de la moelle. Cet élément peut être très utile lors de formes débutantes, car il est spécifique de la maladie.
L'évolution peut se faire sur le mode d'une transformation en leucémie aiguë. L'anémie est fréquente ainsi que les hémorragies et les surinfections. L'infarctus de la rate est une complication d'évolution souvent simple.
Les traitements sont sensiblement les mêmes que la leucémie lymphoïde chronique. La maladie répond en général bien à la chimiothérapie, mais les rechutes sont fréquentes avec un risque de résistance important aux nouvelles cures de chimiothérapie.
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