Les hépatites

 

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Les hépatites.



Les hépatites correspondent à la mort de cellules hépatiques. Hépatites et cirrhoses sont des maladies bien distinctes, mais qui peuvent coexister. L'hépatite n'est pas le stade débutant de la cirrhose. Toutes les maladies du foie peuvent à la longue engendrer une hépatite. On ne traitera ici que les maladies débutant et caractérisée par une hépatite.

Cette hépatite peut être aiguë, c'est à dire durer peu de temps, ou chronique c'est à dire évoluer pendant des années.

Le diagnostic est un diagnostic de prise de sang. Les enzymes hépatiques, dites transaminases (TGO TGP ou ASAT ALAT), sont anormalement élevées. On pratique souvent des biopsies hépatiques pour vérifier l'absence ou la présence d'une cirrhose associée. Il n'y a aucune corrélation entre le taux d'enzymes hépatique et la présence ou la gravité d'une cirrhose associée.

Les causes d'hépatites

Les causes d'hépatites sont multiples. Elles peuvent être virales, vasculaires, toxiques, auto-immunes c'est à dire que la cellule hépatique (l'hépatocyte) est détruite par les anticorps de l'organisme lui-même.

Les hépatites virales et bactériennes.

Ce sont des infections de l'organisme, par des virus qui ont la particularité de toucher plus particulièrement le foie et détruisant des hépatocytes On décrit le plus souvent les hépatites A,B,C Delta et E. Ces hépatites sont plus ou moins aiguës et graves, celles posant statistiquement le plus de problèmes étant les hépatites B et C.
L'hépatite A est la plus commune, elle passe le plus souvent inaperçue. Les 3/4 de la population adulte de plus de 50 ans sont immunisés pour l'avoir contractée de façon insensible. Ce virus se trouve essentiellement dans des aliments souillés. Plus l'alimentation est "stérilisée", moins cette affection est constatée. Aux Etats Unis, la fréquence est moindre qu'en Europe.

Il existe quelques exceptionnelles formes suraiguës dites "fulminantes". Elles peuvent aboutir en quelques jours à une destruction totale du foie. Le traitement est la transplantation.
Le mécanisme est auto-immun. (Voir ci-après)
Les hépatites B et C ont en commun leur capacité de passer à la chronicité et de s'accompagner souvent de cirrhose. Elles peuvent guérir spontanément au décours de la contamination. Le pronostic de ces hépatites est lié à ces cirrhoses associées. Il existe des traitements de type antiviraux qui en modifie l'évolution. Ils doivent être donnés le plus précocement possible en cas de cirrhose associée. Là encore, le mécanisme est auto-immun.
L'hépatite B se contracte soit par voie sexuelle ou salivaire, soit par transfusion.
Le meilleur traitement reste la vaccination. Cette vaccination est toujours sans aucune conséquence ni risque chez l'enfant, elle a l'avantage de l'immuniser à vie, contrairement à l'adulte. On vérifie toutefois la qualité de la vaccination (recherche anticorps anti-hépatite B) si, à l'âge adulte, le métier est considéré comme à risque (sports de contact, professions médicales et paramédicales). Chez l'adulte, il existe un risque supposé de maladie neurologique dégénérative type sclérose en plaque. Ce risque est très discuté, il est évalué à 6 "maladies neurologiques" induites par la vaccination, contre 100 cancers du foie ou cirrhose évitées.
Il existe chez la femme porteuse chronique d'hépatite B, un fort risque de contamination du foetus.

L'hépatite C se contracte par voie sanguine. Il s'agit donc, anciennement des transfusés et dialysés. Il s'agit aussi des toxicomanes. Enfin les homosexuels hommes sont plus touchés, ce qui laisse à penser que les rapports traumatiques avec contact sanguin (sodomie, rapport lors des règles), génèrent des passages du virus.
Un tiers des hépatites C ne trouve pas d'explication quand au mode de contamination. Il est possible de ce soit des manoeuvres et matériel médical qui soient en cause (fibroscopie, soins de dentisterie, acupuncture...). Actuellement tous les professionnels respectent des règles sanitaires strictes, ils ne doivent plus engendrer d'hépatite C. On évitera parallèlement le partage des brosses à dents et rasoirs ou autres objets contondants.
A noter que curieusement, des études sérieuses ont montré que les consommateurs de haschich étaient plus porteurs d'hépatite C que la moyenne de la population.


Le traitement des formes chroniques de l'hépatite C sont les antiviraux (type interféron). Il n'existe pas de vaccination car il y a une vingtaine de virus C différents, à l'instar de l'hépatite B.

Les hépatites delta et E sont bénignes isolément. Elles aggraveraient peut-être le pronostic des hépatites B et C lorsqu'elles s'y associent sur un même patient.


Les autres hépatites infectieuses sont plus rares. La mononucléose infectieuse et les infections à cytomégalovirus sont les plus fréquentes. Elles sont bénignes.
Pratiquement toutes les affections bactériennes peuvent donner des hépatites (tuberculose, syphilis, brucellose, légionnelloses, staphylococcies, affections à clostrium ...). Ces hépatites font rarement le pronostic (grave ou bénin) de la maladie, hormis pour la leptospirose.


Les hépatites vasculaires.

Les hépatites vasculaires correspondent soit à des infarctus du foie, soit à des stases veineuses, c'est à dire des blocages de la circulation en aval du foie. Cela peut être une insuffisance cardiaque, une thrombose portale (obstruction par un caillot de la veine qui va du foie au coeur) ou une compression de cette veine avec blocage du flux sanguin dans le foie.
Le problème pour le médecin est le diagnostic en cas de blocage, compression ou infarctus, et le traitement de la cause.


Les hépatites toxiques

Les hépatites toxiques peuvent être liées à des empoisonnements. Le plus connu est celui par l'amanite phalloïde. La plus fréquente est l'intoxication alcoolique. Les solvants sont aussi en cause (tétrachloréthylène, chloroforme). Le phosphore et le chlorure de vinyle sont également dangereux.
La maladie de Wilson est une maladie héréditaire caractérisée par des dépôts de cuivre entre autre sur le foie. Elle génère une hépatite qui peut s'associer à une cirrhose, et des troubles neurologiques.


Les hépatites médicamenteuses.

Elles s'apparentent aux hépatites toxiques. Beaucoup de médicaments peuvent induire des hépatites encas de surdosage, c'est le cas du paracétamol. Les chimiothérapies anticancéreuses induisent régulièrement des hépatites passagères et réversibles. Tous les médicaments métabolisés par le foie peuvent induire, à dose normale, des hépatites chez des sujets prédisposés, sensibles, ou accumulant les risques (alcool, autres médicaments). Il suffit le plus souvent de les arrêter


Les hépatites auto-immunes

Elles sont dues à une destruction d'hépatocytes par les anticorps de l'organisme.

Ces anticorps ont pu être initialement fabriqués contre des bactéries ou des virus. La ressemblance moléculaire entre certaines cibles infectieuses et les tissus hépatiques engendre la confusion. C'est le mécanisme des hépatites chroniques actives B et C et des hépatites fulminantes.

Ces anticorps peuvent être aussi le résultat d'une maladie auto-immune. La genèse de ces maladies n'est pas encore élucidée. La principale affection en cause est le lupus érythémateux disséminé. On décrit l' hépatite auto-immune "II".

Les réactions de rejet de greffon de foie sont de cet ordre chez les personnes transplantées.


 

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