A propos de la grève des médecins généralistes en France.

 

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A propos de la grève des médecins généralistes en France.




La médecine générale a une spécificité en France qui est le soin ambulatoire. Il suffit de sortir un peu de l'hexagone pour s'apercevoir que cette particularité est très enviée. Est également apprécié la disponibilité, étroitement liée à l'exercice libéral et qui tient au fait que plus le médecin travaille, plus il a de revenus.
Beaucoup de gens en Europe aimeraient disposer d'un médecin qui vient facilement à domicile ou qui reçoive en consultation le jour même.
Le revers de la médaille est que ce mode d'exercice épuise et rien n'est fait pour aider.

Aujourd'hui et depuis des dizaines d'années, la faculté de médecine forme des spécialistes. La voie de médecine générale est considérée à tort comme la voie de l'échec : 1/3 seulement des « médecins de famille » auraient souhaité être spécialiste en autre chose. Les relations entre la médecine de ville et l'hôpital en est entachée et trop souvent encore désagréables.
Les conseillers ministériels comme les responsables nationaux de l'ordre des médecins sont pour la plupart des hospitaliers. C'est normal, il faut être salarié pour pouvoir délaisser son activité au profit d'une activité syndicale ou représentative de sa corporation. La médecine libérale est donc très mal soutenue, pour ne pas dire très mal connue des instances.
Les charges financières ne font qu'augmenter. Pourtant personne n'est certain que la caisse de retraite de cette corporation sera solvable à l'heure de la retraite.
L'avenir de la sécurité sociale est incertain. Leurs employés sont surchargés. On a parlé de revendre la sécurité sociale à une grande assurance nationale. Les élections approchent, alors on se tait.
Le système Vital et l'informatisation ne plaisent pas à tout le monde, mais il est obligatoire. La liberté de choix n'existe pas...

Le sentiment général dans la profession est donc que la liberté n'existe pas, l'avenir peut-être pas non plus.

Pourtant il suffit d'ouvrir les yeux pour s'apercevoir que cette médecine à travers ceux qui la constitue est extraordinaire. Comme on l'a déjà dit, les patients hors de France envient cette mobilité et cette disponibilité. Ils n'envient pas le système hospitalier, à peu de chose près, ils ont la même chose. Ils n'envient pas les traitements, ils sont parfois plus récents et souvent ne payent pas ces produits.
La grève a montré que quand les « généralistes » font grève, les hôpitaux se remplissent à toute vitesse, comme si les maladies devenaient soudainement plus graves ou, osons le dire, comme si l'hôpital ne savait pas très bien faire le tri entre grave et pas trop grave. Pourtant c'est bien lui qui a prodigué l'enseignement initial. Les médecins généralistes seraient capables d'apprendre des choses sans l'école de médecine !.

N'entrons pas trop dans ces détails, cela deviendrait vite « petit », très « petit », et ouvrons encore une fois les yeux. Aujourd'hui, plus personne ne peut tout savoir en médecine, qu'il soit libéral ou hospitalier. Le savoir de chacun est un amalgame d'ignorances et de connaissances. Il existe des spécialistes au sein même des spécialistes à tel point que l'on peut se demander s'il est encore utile de faire 15 ans d'études pour répéter à longueur d 'année un acte ou un raisonnement. Rappelons que la demi-vie des connaissances est de 5 ans en l'absence de sollicitation. Il faut donc des gens pour synthétiser les connaissances médicales, les omnipraticiens sont les mieux placés malgré leurs lacunes et grâce à leur expérience de terrain.

Ca y est, les choses sont dites, dusse l'hôpital y perdre son latin. De toutes les façons, si la médecine française perd ses médecins de famille, elle y perdra son âme et son avance. Alors le latin ... pourvu que l'on s'en foute.

 

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