Août 2007, DOPIS Rose, première championne vainqueur d’une compétition sportive dans la catégorie dopée.
Quoi de plus triste de voir un champion déchu de son titre surtout quand elle est belle et sympathique.
Maintenant que les faits semblent établis, personne ne pourra m’ôter l’idée que Rose ne serait pas le premier athlète à gagner une compétition en s’étant aidé d’un produit dopant. A l’heure actuelle, mon intime conviction est que dans beaucoup de sports de haut niveau, il existe une double compétition, celle qui consiste à devenir le meilleur athlète et celle qui consiste à avoir le meilleur produit dopant non testé dans les contrôles anti-dopage. Plus une équipe a de moyens, plus elle a de chance de gagner aux deux compétitions. L’histoire récente montrant que le dopage est quelque chose d’assez bien partagé, le vainqueur sera toujours avec ou sans produit un excellent athlète. En ce sens la morale est sauve.
Bien sûr il y a tricherie, mais à qui la faute, on n’a pas créé de catégorie dopée. Alors, moi je la crée. Il n’y a plus tricherie, Dopis Rose devient le premier vainqueur d’une épreuve sportive officielle dans la catégorie dopée et j’ai brutalement l’impression d’avoir l’air nettement moins idiot.
Avec la légalisation de tous les dopages, ceux qui seront les plus ennuyés, ce ne sont pas les athlètes, mais les fabricants de produits dopants et les revendeurs ou les prescripteurs. Ils vont avoir pignon sur rue. Leurs primes d’assurance vont monter au point de dépasser celles des chirurgiens, des gynécologues et des échographistes. Imaginez : un athlète chute, il est sous anticoagulants puisqu’il prend de l’EPO, hémorragie, décès, la famille porte plainte pour homicide involontaire. Il faut assumer sa prescription et on ne peut plus se cacher, on est officiellement dopeur professionnel, c’est même marqué dans les pages jaunes. Les accidents sportifs liés au dopage sont d’une banalité extrême, fragilité musculaire ou tendineuse, dépression de sevrage, infarctus divers, coma acido-cétosique...
La presse sportive y trouverait également son compte. On verrait apparaître des articles sur le thème « comment se doper proprement » signés Jame Tessous professeur à l’université de New Work membre of the international institut of dumping sportiv of Barbesse et expert pour le laboratoire STH qui a payé l’encart publicitaire de la 1ère page. La semaine suivante, la même page serait occupée par article de maître Phil Antrop « comment porter plainte » ou par le témoignage d’un ex dopé « comment je me suis acheté ma Ferrari grâce à maître Phil Antrop, à l’assurance du professeur Jame Tessous et à une entorse du poignet ».
Bon, j’exagère, la presse sportive n’est pas comme ça, mais admettez que ce serait formidable que de trop jeunes athlètes puissent porter plainte pour empoisonnement (c’est le terme adéquat) et se faire dédommager des conséquences de leur naïveté. Ce serait formidable qu’ils puissent dire plus tard aux petits nouveaux sans risquer de se faire retirer leurs médailles : « déconne pas avec ça, t’as vu dans quel état je suis ». Ce serait formidable que le dopeur professionnel puisse dire au juge « mais monsieur le juge, ça ne paye plus le dopage, bien sûr que je prescris sans assurance, mais j’ai déjà eu 5 suspensions d’exercice, j’ai du revendre mes villas en Corse, aux EU, j’ai plus de compte en Suisse et plus personne ne veut m’assurer. Je fais ça pour avoir la légion d’honneur, c’est tout ».
A propos, soyez honnêtes et dites-moi avec votre cœur et sans réfléchir qui a gagné le tour de France en 2006.
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