LA DEPRESSION NERVEUSE
Maladie à la mode, ou conséquence d'une certaine société, il n'en reste pas moins qu'elle est très fréquente et sous diagnostiquée.
Cependant, ce terme de dépression est utilisé souvent trop facilement, soit par excès (« ça fait bien » dans certains milieux) soit par défaut (diagnostic d'une autre maladie psychiatrique non fait ou caché).
Le diagnostic de dépression répond à un ensemble de signes bien établis (voir notre test). Ces symptômes doivent durer depuis plus de 15 jours et induire une altération du fonctionnement social, professionnel et/ou familial.
La femme est plus souvent touchée que l'homme.
Les signes :
-tristesse, pessimisme.
-perte de toute motivation, désintérêt généralisé
-diminution de la libido, disparition des sensations de plaisir
-perturbation de l'appétit : anorexie ou boulimie.
-inhibition physique : tout effort devient une difficulté. Sensation de fatigue extrême, plus importante le matin que le soir
-inhibition intellectuelle : concentration difficile, indécision, difficultés de mémorisation
-troubles du sommeil : insomnie du petit matin (contrairement au malade simplement anxieux qui aura du mal à s'endormir) ou au contraire hypersomnie (augmentation de la durée du sommeil habituelle ou(et) endormissement dans la journée).
-dévalorisation de soi : sentiment d'inutilité, de culpabilité.
-pensées de mort : au pire, la mort devient le seul moyen d'échapper à ce mal être d'où l'apparition d'idées suicidaires.
-la dépression peut aussi être masquée: cela va se traduire par des douleurs diverses souvent variables dans leur topographie d'un jour à l'autre, ou par des troubles digestifs, etc... surtout ces troubles sont fonctionnels (ne correspondent à aucune lésion d'organe) et sont rebelles aux traitements.
Les risques de tentative de suicide :
Ils sont réels : 10 000 morts par an en France. Les tentatives ratées sont beaucoup plus nombreuses ; même si elles correspondent souvent à un appel à l'aide, elles risquent toujours de mal finir.
On les craindra surtout chez
-le sujet inactif, surtout entre 30 et 50 ans.
-l'adolescent désirant fuir le milieu familial.
-le patient décrivant le scénario de son suicide.
Et si le malade a le sentiment d'être coupé du monde, de ne plus être aimé, d'être rejeté socialement.
Ou s'il existe une négligence physique récente
Les causes :
Il s'agit d'une maladie à part entière qui peut toucher n'importe qui. Les causes ne sont pas totalement élucidées mais le rôle des neuro-médiateurs est certain (substances chimiques à la base du fonctionnement des cellules nerveuse du cerveau)
Elle est favorisée par une névrose antérieure, les facteurs environnementaux.
Elle peut être due à certaines maladies (hypothyroïdie, maladie de Parkinson) ou à certains médicaments (méthyldopa, clonidine, neuroleptiques, ...)
On distingue deux types de dépression :
- la dépression réactionnelle :
Elle fait suite à un événement malheureux (deuil, chômage, divorce, etc...) qui, au lieu d'engendrer une tristesse normale va aboutir, à une vraie dépression.
- la dépression endogène :
On ne retrouve aucune cause extérieure, le malade lui-même reconnaît avoir tout pour être heureux, mais ce constat reste sans influence sur son état. Le traitement de cette forme sera plus difficile et plus long.
Il existe aussi deux autres formes de dépression moins fréquentes :
- le baby blues de la jeune accouchée qui serait dû aux perturbations hormonales qui suivent l'accouchement
- la dépression saisonnière : d'individualisation très récente, c'est une dépression uniquement hivernale, d'autant plus fréquente que le pays est nordique. Elle pourrait toucher des gens travaillant dans des lieux peu éclairés...
Le traitement : exposition à la lumière: 2.500 lux pendant 2 heures, par périodes de 15 jours (non remboursée), ou voyage au soleil (onéreux !!).
Le Traitement :
*Psychothérapie de soutien :
entretiens réguliers avec le patient pendant la période difficile, on lui dit qu'il s'agit d'une maladie et pas d'un problème de volonté, etc...
*Thérapie cognitivo-comportementale :
-analyse des pensées négatives à remplacer par des pensées positives.
-renforcement de l'estime de soi.
* Les médicaments antidépresseurs :
Ils sont devenus le traitement de base car efficaces et beaucoup mieux tolérés tant sur le plan physique (effets secondaires) que psychologiques, la médiatisation de la maladie fait que le malade a conscience de la nécessité de se soigner et n'a plus honte de sa dépression.
Les antidépresseurs sont nombreux, ils ont leurs indications et contre-indications, d'où la nécessité de consulter votre médecin pour leur prescription et leur surveillance.
Ce qui est important de comprendre :
On ne peut juger de l'efficacité ou non du médicament qu'au bout de 3 à 4 semaines.
Le traitement devra être maintenu au moins 6 mois après la guérison.
La durée moyenne d'un épisode dépressif est de 3 ans
Schématiquement :
On commence par un sérotoninergique : fluoxétine, paroxétine, sertraline, fluvoxamine, citalopram, etc...
Puis en cas d'échec un noradrénergique : miansérine à doses progressives (sédatif).
Puis en cas d'échec un tricyclique : clomipramine, amitryptilline, etc
Puis en cas d'échec un IMAO : moclobémide 150 à doses progressives (attention, maniement délicat)
Livres grand public concernant la dépression:
-La dépression fin du tunnel, de Pierre Deniker - Plon.
-Je suis déprimé mais je me soigne, de Henri Lôo et Henri Cuche - Fixot.
-Le 36e en dessous, de Pierre Daninos - Hachette.
-Face aux ténèbres, de William Styron - Gallimard.
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