Pédophilie et traitements anti-hormones mâles.
Le ministre de la justice a décidé de mettre sous anti-hormones mâles d’anciens délinquants sexuels récidivistes ayant terminé leur peine. Ces personnes sont des volontaires. L’objet de cette décision est de voir si cette mesure thérapeutique apporte une réduction du nombre de récidive.
Cette méthode est déjà pratiquée dans le nord de l’Europe et semble réduire les passages à l’acte.
Il ne faut espérer de cette méthode le règlement de la totalité de la délinquance sexuelle, mais peut-être d’une petite partie, ce qui en aucun cas ne devrait être considéré comme négligeable.
Pour comprendre le pourquoi de l’insuffisance de cette méthode, il faut accepter le fait que la sexualité ne se résume pas à un programme instinctif inscrit dans le cerveau dès la naissance, si tant est que l’instinct existe. Le désir de relation sexuée et sexuelle avec une tierce personne est un des fruits de la construction mentale d’un individu. Dans cette construction interviennent les aléas de la vie (traumatismes et microtraumatismes, éducation, environnement social et culturel, poussées hormonales).
Les hormones, mâles dans le cas présent, ont un rôle psychotrope, c'est-à-dire qu’elles agissent sur l’humeur et l’émotivité de l’individu. La mise sous traitement anti-hormone ne peut réduire que cet aspect du problème. La structure mentale sous-jacente, qui veut que le délinquant sexuel aura pour objet désiré un enfant ou toute autre victime non consentante n’en sera pas ou peu affectée.
Le travail s’oriente logiquement vers une prise en charge mixte, médicamenteuse et psychothérapeutique, l’objectif étant de démonter cette structure mentale. Cela demande du temps, le résultat n’est pas garanti.
D’un point de vue comportemental, le cadre de vie ne doit pas favoriser « l’épanouissement » de ce type de comportement. Des limites doivent être clairement définies et dissuasives. L’impunité, via les non-dits, les non-vus, la culpabilisation des victimes, leur ambivalence sentimentale, doit être combattue par une meilleur information grand public ou scolaire. L’impunité engendre l’escalade dans le délit. Les personnes perverses sont, plus que toute autre, excellentes dans ce registre.
Une remarque concernant les hormones sexuelles et les délinquants sexuels : On a constaté après mise sous anti-hormones mâles, qu’un certain nombre de personnes en apparence cohérentes, mais à comportement sexuel pervers, révélait sous anti-hormones
mâles des troubles mentaux de type psychotique (schizophrénie). Ces troubles n’existaient pas hors traitement, comme si l’hormone mâle amenait une cohérence, « une unité mentale », à l’individu. Si réellement cela est le cas, il est à craindre que l’arrêt de ces traitements risque de faire perdre tout ou partie du bénéfice d’années de psychothérapie, même chez les individus pour lesquels la mise sous anti-hormones n’engendre pas de troubles mentaux.
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