Chimiothérapies, malades immunodéprimés et maladies infectieuses
Les sujets sous chimiothérapie voient leurs défenses diminuer car les traitements détruisent en partie ou totalement les cellules de défense de l'organisme. Cette action se fait par la destruction des cellules souches de la moelle osseuse: les cellules sont les cellules mères des cellules de défense circulant dans le sang et les tissus.
Les patients se retrouvent donc immunodéprimés. Ils partagent avec les sidéens toutes les complications infectieuses d'une personne qui a perdu ses défenses immunitaires.
L'immunodépression et les agressions par micro organismes.
A partir du moment où les défenses sont réduites, les bactéries, virus ou champignons vont pouvoir agresser les cellules de l'organisme et en particulier les tissus pour lesquels il ont le plus d'affinité. Cette agression va être atténuée par la présence d'anticorps spécifiques s'ils existent. En effet, les cellules de défenses peuvent disparaître, elles laissent pendant environ 3 mois des protéines de défenses qui circulent dans tout l'organisme avant de disparaître. (Ce sont ces anticorps d'origine maternelle, qui passent dans le sang du foetus et le protège durant les 1 ers mois de la vie après la naissance)
On va donc assister chez les sujets non protégés à l'éclosion de formes très sévères de maladies virales, bactériennes, parasitaires ou des mycoses. Lors des affections prolongées, on va voir apparaître des affections dont le sujet était porteur mais qui ne s'exprimaient pas du fait de la répression anticorps.
Les principales maladies sont la varicelle et le zona, les herpès, la coqueluche, les rougeoles et oreillons, la toxoplasmose, les candidoses, la tuberculose mais aussi des maladies dites opportunistes avec des microorganismes qui ne s'expriment que chez les personnes immunodéprimées.
La varicelle et le zona (voir article spécifique)
En cas d'immunosuppression, la varicelle est profuse, il ne reste presque pas de peau saine. La dissémination est polyviscérale, surtout hépatique (hépatite grave pouvant évoluer vers la cirrhose) et pulmonaire (bronchiolite avec ses risques d'insuffisance respiratoire aiguë). Il y a risque d'encéphalite aiguë, caractérisée par des maux de tête, une torpeur ou une agitation, des convulsions, un coma.
la mortalité est de 15 à 20%, sans compter les séquelles possibles.
Les antibiotiques n'ont bien entendu aucune action sur la maladie elle-même, tout au plus peuvent-ils éviter ou modérer les surinfections !
le traitement fait appel à l'Aciclovir intra veineux. Utilisé à forte dose en IV, il ne fait qu'empêcher la réplication du virus: il ne tue pas les virus déjà présents et ne répare pas les cellules déjà infectées ou détruites: le problème est que lorsque les signes cliniques apparaissent et permettent le diagnostic, la diffusion virale est déjà très importante !
La varicelle doit donc bien être considérée comme le pire cauchemar des patients en chimiothérapie et d'une manière générale des immunodéprimés.
Les zonas pourront prendre des dimensions considérables et diffuser de la même façon. Un zona peu contaminer un sujet immunodéprimé comme une varicelle puisque c'est l'expression du même virus.
Les herpès. (voir article spécifique)
Ils ont aussi leurs formes graves lors chez les sujets immunodéprimés. Outre leur taille qui peut être considérable, ils sont capables de donner des méningites et méningo-encéphalites herpétiques. Les séquelles sont définitives.
la coqueluche, Les rougeoles et oreillons.
Lorsque l'immunodépression se prolonge, les anticorps se raréfient et on voit apparaître des maladies pour lesquelles la personne était déjà immunisée. Les rougeoles et oreillons sont susceptibles de donner des méningites (atteinte de l'enveloppe du cerveau) et méningo-encéphalites (atteinte de l'enveloppe du cerveau et du cerveau lui-même), la rougeole peut aussi donner des atteintes pulmonaires gravissimes. la coqueluche va donner des toux asphyxiantes, épuisantes pour une personne déjà affaiblie
Ces complications sont rares mais pas inexistantes.
La toxoplasmose (voir article spécifique)
La toxoplasmose est due à un parasite très fréquent et neutralisé sous forme de kyste dans l'organisme par les anticorps. Il peut se réveiller chez les sujets immunodéprimés. Les atteintes sont multiviscérales un peu à l'image de la varicelle, la peau étant épargnée
Les candidoses.
Les candidoses ou mycoses apparaissent aussi lors de ces états et peuvent toucher n'importe quel tissu de l'organisme même si référentiellement elles touchent le tube digestif. Les traitements actuels sont très efficaces.
La tuberculose.
C'est une affection bactérienne qui ressurgit. Elle est prévenue par le vaccin "BCG" et surveillée grâce aux tests tuberculiniques. En cas d'immuno déficience, elle touche tous les organes (poumons, reins, coeur, os, cerveau etc) Le problème principal se situe dans le fait que ces tuberculoses ont tendance à être résistantes aux traitements.
Les maladies opportunistes autres sont multiples.
On citera les infections à cyto-mégalo-virus qui sont relativement fréquentes et donne des symptômes extrêmement variés évocateurs d'une grippe. On citera les pneumocystoses qui touchent essentiellement le poumon.
La liste des infections possibles est interminable. Sont citées ici les plus classiques et les grandes lignes de recherche diagnostique. En pratique, ce sont quelques précautions et beaucoup de vigilance qui permettent de passer le plus souvent à travers.
Quelques précautions.
Chaque fois que c'est possible, il faut être vacciné correctement . Une vaccination assure plusieurs mois d'anticorps circulants. Sur des baisses passagères de l'immunité comme par exemple dans la plupart des chimiothérapies, les anticorps circulants ne sont pas affectés et donc la protection déjà acquise contre certaines maladies (maladie de l'enfance, vaccins) se continue .
Chaque fois qu'il y a suspicion d'une maladie infectieuse quelconque dans l'environnement, il ne faut pas exposer l'enfant ou l'adulte immuno déficient.
Chaque fois qu'il y a suspicion d'infection ou symptôme quelconque, il faut demander un avis médical.
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