Bronchites aiguës et pneumopathies

 

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Bronchites aiguës et pneumopathies


Les bronchites aiguës et pneumopathies sont deux groupes de maladies distinctes dont la différenciation est importante car aboutissant à des thérapeutiques très différentes. La raison en est simple, les premières sont le plus souvent d’origine virale (grippe, virus syncytial respiratoire qui sont des virus, plus rarement une bactérie (bordailleur pertussis ou coqueluche), les secondes sont le plus souvent d’origine bactérienne, le plus dangereux étant le pneumocoque, mais on rencontre aussi des mycoplasmes des légionnella., des staphylocoques dorés

La bronchite par définition touche les bronches, la pneumopathie touche le parenchyme pulmonaire, c’est-à-dire les alvéoles pulmonaires et les structures organiques qui les entourent.

Points communs.
Cliniquement la différenciation par le médecin est le plus souvent aisée, mais il existe des symptomatologies parfois équivoques. Ces deux affections sont régulièrement accompagnées de fièvre. La toux est presque constante: il existe de rares cas de pneumopathies sans fièvre ou sans toux, affectant essentiellement les nourrissons et les personnes âgées. L’expectoration est très présente, plus ou moins abondante selon les personnes et la phase de la maladie.

Différenciation des deux affections.

La bronchite aiguë.
Les bronchites aiguës se caractérisent par deux signes principaux:
- une fièvre plus ou moins importante,
- une toux, sèche ou expectorante. Cette toux peut être douloureuse du fait de l‘inflammation des bronches. Elle traduit le décapage de la muqueuse des voies respiratoires. Elle va se prolonger au-delà de la disparition de la température et de la présence du virus. Elle peut donc durer très normalement de 10 jours à 3 semaines sans que cela ne justifie d‘inquiétude particulière de la part du médecin.
Il n’existe pas dans la bronchite aiguë de douleur déclenchée par l’inspiration ,ou de « point de côté ».
Les bronchites aiguës ne sont dangereuses que pour les nourrissons, les personnes âgées, les personnes affaiblies

La plupart de ces bronchites apparaissent dans des contextes épidémiques et sont le fait de virus grippaux ou syncytiaux respiratoires. La symptomatologie étant parfois trompeuse ou ambiguë, un cliché pulmonaire peut être utilisé pour éliminer une forme atypique de pneumopathie.
Sauf surinfection avérée ou terrain particulièrement fragile, les antibiotiques n’ont pas de place dans le traitement de la bronchite aiguë. Ils ne servent le cas échéant qu’à protéger d’une éventuelle surinfection par des bactéries pathogènes (génératrices de maladies dangereuses). La kinésithérapie respiratoire occupe une place essentielle, en particulier chez les nourrissons, les personnes affaiblies, les bronchitiques chroniques (fumeurs et insuffisants respiratoires). Les autres traitements pouvant aider à réduire la toux sont les antitussifs les bêta mimétiques comme le salbutamol et les corticoïdes inhalés. Une partie seulement de ces traitement étant évaluée, chaque médecin prescripteur adapte les traitement en fonction de son expérience et de ses convictions.
A noter que parfois des bronchites aiguës répétitives peuvent être engendrées ou favorisées par des sinusites chroniques ou des reflux oesophagiens. Qui justifieront d’un bilan et d’un traitement spécifiques.

On rappellera brièvement les terrains à complication pour les bronchites virales:
-nourrissons
-personnes âgées
-fumeurs et insuffisants respiratoires
-diabétiques
-allergiques
-personnes atteintes de maladies graves (SIDA, cancers, insuffisances cardiaques ou valvuloplasties cardiaques, insuffisance rénales...

Une forme particulière de bronchite aiguë: la coqueluche.
La coqueluche est une affection due à une bactérie appelée bordetella pertussis. Elle se caractérise par une toux sévère, aux accès dyspnéants (faisant perdre son souffle), ces symptômes pouvant durer 3 mois et plus. Le germe n’est présent que dans les premiers 15 jours, la maladie est alors relativement contagieuse. Compte tenu de la gravité de cette affection pour les nouveaux nés, la vaccination se fait dès 2 mois chez les nouveaux nés, et se répète jusqu’à l’adolescence.
Les adultes perdent avec les années leur immunité vaccinale. On a donc vu ,avec les voyages à l’étranger dans des pays où la vaccination ne se fait pas, réapparaître en France cette maladie Actuellement elle touche donc essentiellement les adultes mais aussi quelques enfants car la vaccination n’est pas efficace à 100%.
Les symptômes sont moins typiques qu’une coqueluche de l’enfant non vacciné, mais ils durent 3 mois. A ce jour, à défaut du contraire toute bronchite aiguë de plus de 3 semaines est une coqueluche. Le diagnostic se confirme par sérologie (prise de sang).
Certains antibiotiques permettent de tuer le germe, mais la toux « de cicatrisation » durera 3 mois. En pratique, le traitement antibiotique, donné en cas de suspicion, sert surtout à limiter la contagion pour le voisinage.
Un vaccin adulte a été commercialisé il y a 2 ans pour remédier à cette carence.

La pneumopathie aiguë

Les pneumopathies aiguës sont le plus souvent d’origine bactérienne. Elles se caractérisent par une toux douloureuse associée à une douleur thoracique à type de point de côté. Cette douleur est aggravée par la respiration. Il s’y associe une altération de l’état général et une fièvre. L’affection est le plus souvent de survenue brutale.
Ce tableau est rarement aussi typique. Un ou plusieurs symptômes sont régulièrement absents. Parfois la découverte se fait fortuitement dans le cadre d’un bilan d’altération de l’état général (personnes âgées).
Pour certains germes, dits atypiques (mycoplasmes), les symptômes s’installent progressivement.
Le diagnostic se confirme par radiographie du thorax. On découvre un image opaque localisée au moins à un lobe pulmonaire. Cette image va persister 1 à 2 mois après la guérison.

Le principal germe en cause dans ces pneumopathies est le pneumocoque. Il est surtout le plus dangereux car pouvant être mortel si le traitement est mis tardivement en route. Le pronostic est lié à l‘état général. Chez l‘adulte jeune, cette affection pose rarement de problème particulier, elle peut par contre être redoutable pour un patient hospitalisé en service de réanimation.
Le traitement de référence est l‘antibiothérapie et en particulier l‘amoxicilline. .De plus en plus, des pneumocoques ont une sensibilité réduite à cet antibiotique, ce traitement n’en reste pas moins suffisant pour accompagner les défenses naturelles de l’organisme et permettre la guérison. Là encore tout est question de terrain.

Les autres germes responsables fréquemment de pneumopathies aiguës sont les légionelloses et affections à mycoplasme. Ils sont immédiatement moins dangereux que le pneumocoque, d’où l’habitude de traiter en priorité le pneumocoque, puis de réajuster le traitement 48 heures après en cas de doute. Les antibiotiques classiquement utilisées ne sont pas les mêmes, actuellement certains traitements sont efficaces sur les deux catégories de germes.

A titre préventif, il existe des vaccins contre certains pneumocoques. Ils réduisent les risques d’infections à pneumocoques chez les personnes à haut risques.

Dernière remarque, un foyer pulmonaire peut révéler une affection sous jacent, un cancer du poumon par exemple. La surveillance et des explorations s’imposeront donc en particulier chez les fumeurs, les personnes soumises à pollution et les familles « à cancers multiples ».

 

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