Prothèse mammaire, est-ce gonflé ?

 

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Prothèse mammaire, est-ce gonflé ?



Le sein est un des symboles de la féminité. Malheureusement toutes les poitrines ne répondent pas aux canons de la beauté, réels ou supposés. Certains sont trop gros, d'autres tombent, enfin il y a les seins trop petits. C'est cette dernière catégorie qui est concernée par les prothèses mammaires car l'augmentation de volume des seins ne peut s'obtenir que par ce moyen : aucun traitement hormonal ou local ne peut stimuler sans risque le développement d'un sein.
Un autre cas fréquent et plus dramatique pour la patiente est le cas de reconstruction du sein après ablation de celui-ci (mastectomie) pour cancer du sein.

Toutes les prothèses sont constituées d'une enveloppe souple moulée en élastomère de silicone et d'un produit de remplissage. Ce dernier est constitué soit de gel de silicone, soit de sérum physiologique.
C'est ce gel de silicone qui a fait beaucoup parler de lui, il était accusé de provoquer des maladies auto-immunes type sclérodermie et fut interdit pendant plusieurs années. Certaines prothèses seraient bientôt de nouveau autorisées en France (janvier 2001).
Le sérum physiologique est une solution de chlorure de sodium à 0,9 % et est le produit de remplissage le plus anodin en cas de rupture de l'enveloppe.

L'enveloppe externe de la prothèse est responsable de la forme de la prothèse, soit hémisphérique soit plus profilée, plus naturelle mais en cas de déplacement secondaire elle sera responsable d'une désaxation inesthétique du sein.
Les prothèses actuelles sont le plus souvent gonflables. Un sous-remplissage en deçà du volume préconisé induit plus fréquemment la formation de vagues et augmente le risque de rupture de l'enveloppe, un sur-remplissage au-delà de ces limites favorise la formation d'ondulations périphériques inesthétiques.
Leur surface est irrégulière, rugueuse, afin de gêner autour ce « corps étranger » la fabrication de tissu collagène cicatriciel qui constitue à la longue une coque, inconvénient majeur qui peut durcir le sein et fixer la prothèse, rendant le sein inesthétique. La fréquence de cette complication est de 5 à 25 % des cas.

L'intervention

L'incision permettant la mise en place d'une prothèse est courte (2 à 4 cm), surtout s'il s'agit d'une prothèse gonflable. Cette incision est située sous l'aisselle, ou au niveau de l'aréole, ou à travers le mamelon.
L'intervention, sous anesthésie, dure en moyenne une heure et la durée d'hospitalisation est de 2 à 4 jours. La convalescence est d'environ huit jours.
Un oedème post-opératoire est présent pendant 2 à 3 semaines, ce n'est donc qu'au bout d'un mois environ que l'on peut juger du résultat.

Les complications immédiates possibles mais rares :

* Hématome (épanchement de sang), nécessite son évacuation
* Infection, traitées par antibiotiques le plus souvent,
* Nécrose cutanée (mort des tissus), grave car de traitement difficile et souvent esthétiquement catastrophique.

Les complications tardives :

* Déplacement de la prothèse avec désaxation du sein, ou prothèse en dessous de la clavicule.

* Rupture de la prothèse : accident rare (0,3%) qui nécessite le changement de prothèse.
Dans le cas des prothèses remplies de sérum physiologique la perte de volume est souvent spectaculaire car très rapide (quelques heures), ceci parce que le sérum va rapidement passer dans les tissus et la circulation (comme c'est un constituant normal de l'organisme, c'est sans danger).

* Coque fibreuse qui peut survenir entre 15 jours et quatre ans après la pose des prothèses. Cette complication nécessite de rompre cette coque.

* Vagues : Le délai moyen d'apparition de ce défaut esthétique est de 16 mois

* Seins froids : surtout avec les prothèses remplies de gel de silicone sous des peaux minces. Le gel de silicone est un mauvais conducteur de chaleur, et une peau mince n'arrivera pas à compenser cette perte de chaleur.

* Douleur du sein, rarement.

* Perte de la sensibilité de l'aréole du sein (s'il y a eu reconstruction de cette aréole)

En cas de prothèse unilatérale après cancer du sein, il est important de comprendre que l'évolution ultérieure des deux seins sera différente et fonction du vieillissement, des variations de poids de la patiente, d'un éventuel cancer de l'autre sein. La nécessité d'une reprise chirurgicale sera alors fréquente.

De même il faut savoir qu'il n'est pas facile d'obtenir un galbe parfait, qu'il existe une fixité de la forme du sein en position couchée, que les implants remplis de sérum physiologique ont une consistance plus liquidienne que le sein normal, avec plus de risque de vagues. Le risque de rupture de la prothèse est 10 fois plus important sur ce type de prothèse qu'avec celle remplie de gel de silicone.

Conclusion :

Il n'existe pas de prothèse idéale. Toutes présentent des avantages et des inconvénients.
Comme dans toute chirurgie, il existe des risques de complications locales voire générales, il faut donc bien soupeser les avantages escomptés (esthétiques et psychologiques) et les risques potentiels.

 

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