|
[ Accueil ] [ Autres articles ]
MENINGITESUn diagnostic qui fait peur... Mais toutes les méningites ne sont pas dangereuses et les antibiotiques en ont profondément modifié le pronostic. Une méningite ne se résume pas à des maux de tête, mais se manifeste par un ensemble de signes appelé syndrome méningé : -céphalée. -vomissements souvent "en jet". -pouls peu accéléré par rapport à la température, qui manque rarement mais qui n'est pas forcément importante au début. -photophobie : le malade ne supporte pas la lumière -constipation. -raideur de la nuque : la flexion de la tête en avant est douloureuse voire impossible, par contre la flexion latérale reste facile (contrairement à un torticolis). -signe de Kernig (impossibilité de s'asseoir sans fléchir les jambes). -signe de Brudzinski (la flexion de la nuque provoque la flexion des jambes). -hyperalgie (douleur anormale) à la moindre manipulation du patient ou en griffant la peau avec l'ongle (ce qui peut entraîner une réaction cutanée à type de rougeur anormale) -parfois troubles moteurs, convulsions ou troubles de la conscience, il faut craindre alors une extension de l'infection au cerveau (méningo-encéphalite) -en cas de purpura associé, c'est un purpura fulminans ou méningite foudroyante. Ces « boutons » bien que discrets, souvent négligés, et peu nombreux au début, sont pourtant les rares « boutons » à nécessiter un avis médical sans délai. Ils se présentent comme une petite goutte de sang sous la peau (voir photo). C'est une des rares urgences antibiotiques en médecine (une heure de perdue peut être fatale). Un cas à part : la méningite du nourrisson Les signes sont trompeurs d'où un diagnostic difficile : Modification du comportement ou pleur anormal, ou teint gris ou pâleur. Ou nuque molle à la place d'une raideur de la nuque. (mais avec un signe de Brudzinski souvent présent) Ou fontanelle tendue voire bombante, en position assise et en dehors des cris. Ou convulsions sans autre signe. Des convulsions chez un nourrisson qui n'en a jamais présenté doivent entraîner une hospitalisation. Les examens : -C'est la ponction lombaire (PL)et l'examen du liquide céphalo-rachidien qui affirmeront le diagnostic et permettront de connaître le germe en cause. Les germes en cause : -De nombreux virus = virus coxsackie, virus ECHO, virus ourlien, herpès... peuvent provoquer une méningite, en général bénigne à de rares exceptions prés. Elle est constante dans les oreillons tout au moins si on faisait une PL. -Beaucoup plus redoutables, les bactéries = Pneumocoque, méningocoque A, B ou C, hemophilus, listeria monocytogenes. -mycose chez l'immunodéprimé = candida, cryptococcus. -BK ou bacille de Koch= chez le tuberculeux connu ou l'enfant non vacciné par le BCG. Traitement : Les méningites virales guérissent le plus souvent spontanément ! ! il n'y a d'ailleurs pas de traitement spécifique (sauf dans la méningite herpétique) Les méningites bactériennes se traitent par des antibiotiques adaptés au germe en cause pendant une dizaine de jours. La précocité du diagnostic est un élément capital. Le Meningotec, élaboré en Grande-Bretagne (il n'est autorisé en France que depuis vendredi 11 janvier 2002), est efficace dès l'âge de 2 mois, contrairement au vaccin A + C utilisé jusqu'alors en France et qui ne peut être prodigué qu'à des sujets âgés de plus de 18 mois. Comme tous les vaccins, il peut engendrer des effets secondaires (réactions d'hypersensibilité), mais les effets indésirables graves n'ont représenté statistiquement que 1 cas sur 22 300. il a l'avantage d'être efficace sur les porteurs sains (personnes hébergeant le microbe sans être malades) Prévention : * de la méningite à méningocoque en France : -pour les personnes vivant au domicile du malade (le germe se transmet par voie aérienne à 90 cm du malade) -pour toute la classe dans le primaire, les collèges et les lycées. -pour tout l'établissement dans les crèches et les pouponnières. -pour les camarades habituels du malade dans une université. Rifadine ou spiramycine si allergie, * de la méningite à pneumocoque: - vaccin : pneumovax. -pour les enfants à risques (drépanocytose), et les sujets de plus de 65 ans. -d'autant plus que les souches de pneumocoques résistants se multiplient. * de la méningite à méningocoque pour un départ en zone endémique: -vaccin méningococcique A + C -chez les sujets de plus de 18 mois et de moins de 35 ans. - n'a pas fait la preuve de son efficacité * de la méningite à hemophilus influenzae : -vaccin Pentacoq chez le nourrisson à partir de 3 mois. -traiter les sujets en contact, avec rifampicine comme pour le méningocoque. * de la méningite à listéria monocytogenes : -pour les femmes enceintes et les sujets immunodéprimés. -règles hygiénodiététiques de la listériose (voir listériose) * de la méningite tuberculeuse : -BCG chez les nouveau-nés à risque.
|